Durant des années en tant que Physiothérapeute et Ostéopathe, j’ai tenté de faire comprendre à mes patients d’abord puis à mes stagiaires, combien il était important d’hydrater notre corps.
Je passais mon temps à expliquer comment boire pour que cette eau soit la mieux assimilée par notre corps.
Je comparais même notre corps à une plante en citant une étude réalisée pour le Grenelle de l’environnement.
Cette étude mettait en avant que quatre vingt dix pour cent de l’eau consommée pour l’agriculture dans le monde était gaspillée pour la simple raison que la nuit les plantes « s’endorment » (léthargie) et ne peuvent pas absorber l’eau présente dans la terre. Seuls dix pour cent de cette eau présente au petit matin dans la terre (le reste s’en est allé dans les nappes phréatiques) peut être absorbée par la plante qui s’éveille.
Ainsi donc, si nous arrosions nos plantes et cultures au petit matin, nous gaspillerions beaucoup moins d’eau.
Cette étude très sérieuse, mise en avant par les écologistes et par Nicolas Hulot en tête a changé durant un temps la vision que j’avais de l’hydratation.
J’expliquais durant cette période que nous sommes comme les plantes. Nous sommes différents certes, mais comme les plantes nous vivons, nous respirons et surtout, nous dormons.
Ainsi, si nous hydratons notre corps surtout en fin de journée, après le travail (pour ne pas aller trop souvent aux toilettes car c’est compliqué quand on travaille !) et que par la suite notre corps s’endort, il n’est pas étonnant qu’une grande partie de cette eau ne soit pas retenue et que l’on aille une ou plusieurs fois par nuit faire un petit tour en direction des toilettes.
Par contre, il paraissait évident qu’en buvant durant la première partie de la journée, cette précieuse eau puisse être bien plus intégrée, absorbée par notre corps éveillé.
Il est certes vrai que nous ne gardons pas la même quantité d’eau selon l’heure de la journée à laquelle nous l’absorbons et que la meilleure eau que nous puissions boire est celle du premier verre du matin.
Cependant, il y a quelques années de cela, je pris conscience que j’étais dans l’erreur la plus totale lorsque je me rendis compte que bon nombre de régions dans le monde étaient privées d’eau courante et que cependant leurs habitants restaient bien hydratés.
Dès lors, je fis des recherches et découvris que des dizaines d’études parlaient de cela. Bon nombre de scientifiques travaillaient sur le sujet.
Pourquoi donc les Africains malgré le peu d’apport en eau courante réussissaient ils à être hydratés ?
La réponse était si simple et si évidente que je n’y avais jamais pensé.
L’alimentation !
Notre planète est composée à soixante dix pour cent d’eau, notre corps lui à plus de soixante quinze pour cent. Il paraît donc logique que soixante dix pour cent au moins de notre alimentation soit riche en eau.
Quels sont donc les aliments riches en eau ?
Les fruits, les légumes et les aliments germés !
Et quels sont donc les aliments inertes, pauvres en eau ?
Tous les autres ! Les protéines animales (viandes, volailles, poissons, produits laitiers, …), les féculents tels que le riz, les pâtes et les pommes de terre cuites (car elles perdent leur eau) et enfin les céréales (blé, son, orge, avoine, …).
Lorsque je compris cela, les choses s’éclairèrent.
Si nous observons manger les Asiatiques, les Africains ou les Sud Américains, nous verrons que les fruits et les légumes sont présents à chaque instant de tous les repas.
Par contre, en nous observant manger, nous les Européens, nous serons surpris de constater que nous avalons beaucoup trop d’aliments inertes.
Au petit déjeuner ce sont les céréales, le lait, le pain, le beurre, les biscuits ou les gâteaux (blé, lait et œufs).
Au repas nous mangeons pour beaucoup d’entre nous de la charcuterie, du pâté, des tartelettes en entrée puis de la viande (ou volaille ou poisson) avec des pâtes ou du riz, tout cela avec du pain qui viendra ensuite accompagner le fromage pour finir avec un dessert réalisé soit avec du blé, soit avec du lait, soit avec des œufs, soit les trois ensemble !
Puis viendra un petit gâteau l’après midi pour finir le soir comme le midi.
Bien sûr, bon nombre d’entre vous chers lecteurs mangez des salades, mais toujours accompagnées d’œufs, de fromages, de jambon, de poulet et ….de pain.
Pensons-y, quatre vingt cinq pour cent d’entre nous absorbons moins de quinze pour cents d’aliments riches en eau (la norme étant d’absorber au moins soixante dix pour cent), alors que quatre vingt dix sept pour cent des Asiatiques sont à plus de soixante dix pour cent.
De nombreuses études ont été réalisées à ce sujet, notamment concernant l’impact de cette hydratation sur notre milieu cellulaire.
La plus célèbre fut celle réalisée par le Dr Alexis Carrel, prix Nobel et membre de l’Institut Rockfeller.
Son équipe et lui même prélevèrent des cellules de poulet, qui en temps normal ont une durée de vie de onze ans. Ils hydratèrent jour après jour ces cellules mises en culture en leur fournissant tous les nutriments nécessaires. Au bout de onze ans, ils eurent la surprise d’observer que ces cellules n’avaient pas vieilli, ou que du moins au fur et à mesure du temps qui passait elles se régénéraient.
Ils continuèrent donc cette étude durant trente quatre ans avant de conclure que ces cellules pouvaient vivre éternellement tant qu’on les maintenaient hydratées.
Cette étude nous fait comprendre pourquoi les animaux ayant une alimentation pauvre en eau (les carnivores par exemple) ont une espérance de vie en général inférieure à trente ans alors que ceux ayant une alimentation riche en eau (ceux qui mangent des fruits, des baies, des racines ou encore les herbivores) ont eux une espérance de vie allant jusqu’à trois cent ans (pour exemple la tortue, le perroquet du Gabon qui vit deux cent cinquante ans ou l’éléphant qui vit deux cent ans).
Notre espèce (les humains) étant censée vivre comme nous l’avons dit précédemment plus de cent cinquante ans, nous imaginons aisément l’importance de cet apport d’eau dans nos aliments quotidiens. Nous comprenons mieux pourquoi dans notre monde Occidental nous mourrons « de vieillesse » à l’âge de quatre vingt cinq ans alors qu’en Asie nous voyons régulièrement des centenaires pratiquer du Taïchi dans les rues le matin.
Je vous invite à faire le point sur votre pourcentage d’aliments riches en eau que vous avalez chaque jour.
Penchez vous dessus !
Est-ce soixante dix pour cent ? Cela serait génial, mais j’en doute.
Est-ce cinquante, trente ou encore vingt pour cent ?
Je vous invite sincèrement, du fond du cœur, à le faire car un des merveilleux cadeaux que vous pouvez offrir à votre corps, c’est de le nourrir de cet or bleu … l’eau !
Aussi, la prochaine fois que vous aurez un petit creux, plutôt que d’avaler un gâteau, aussi bon fût il, tournez vous vers un fruit, bien plus nourrissant, tout autant goûteux mais surtout beaucoup plus riche en eau (environ quatre vingt dix pour cent d’eau pour bon nombre). A ce sujet, observons comme la nature est bien faite. En effet, lorsque l’été arrive (et c’est bientôt !) avec ses grosses chaleurs, celle-ci nous offre des fruits beaucoup plus riches en eau tels que le melon, la pastèque et la pèche.