Par les croyances … par la foi.

Article écrit par Romuald Kamoré (www.life-magazine.net)

Introduction

La foi et la croyance ne sont pas que de simples questions de religions. Que signifie exactement croire ou avoir foi ? Quelles différences peut-on établir entre la foi et la croyance ? En quoi vivre par la foi est-il différent de vivre par les croyances ?

Pour moi, le sujet est assez crucial que je ne peux m’empêcher de donner un avis.

Nous pensons souvent que croire et avoir la foi sont exactement les mêmes choses. Aussi, avons-nous tendance à utiliser l’un ou l’autre pour exprimer la même chose.

Mais foi et croyances sont bien différentes !

L’humain, un être de croyances.

Les êtres animaux sont connus comme étant des êtres très instinctifs, guidés par l’instinct de survie. Sans se tromper, il est possible d’affirmer que l’être humain est un être de croyances. Ce que nous sommes est un condensé de croyances. Nos comportements, nos habitudes, notre manière de voir la vie et d’interpréter les choses sont le résultat de nos croyances.

 

Pour l’être humain, vivre c’est croire. Nous devons croire que les aînés sont plus sages, que l’état est là pour le bien de tous, que l’enfer et le paradis existent, que dieu est bon…Nous devons croire qu’il n’y a pas de réussite sans l’école, que toute personne sérieuse doit se marier et faire des enfants…On nous demande même d’accepter que tout ce qui est qualifié de ‘scientifique’ est vérité ; la science ne se trompe pas !

Tout est donc croyance chez l’humain et nous ne vivons que pour respecter les croyances qui régissent notre vie. Mais d’où nous viennent les croyances ?

Les origines des croyances sont nombreuses. Elles proviennent de la famille, de la société et de la religion. Depuis notre tendre enfance, nos parents nous apprennent à croire que Dieu existe. La société nous a aussi appris à croire en l’école comme le chemin qui conduit au succès dans la vie.

Si nous sommes guidés par les croyances, c’est aussi parce que nous avons peur. Là où il y’a la peur, les croyances sont de plus en plus fortes. Par exemple, la peur de l’enfer nous fait croire en un dieu bon, celui-là même qui va nous tirer du feu de l’enfer.

De prime abord, nous pouvons penser que la croyance n’est que religieuse. Mais tout dans notre vie est croyance. Ce sont les croyances qui nous font agir, qui nous font désirer, qui nous font vivre. Elles constituent de ce fait le moteur de la vie. Elles nous motivent et nous poussent à l’action. Elles nous permettent aussi d ‘espérer, de croire que demain sera meilleur. Que nos projets se réaliseront par la grâce et la bonté de Dieu. ‘’Si tu crois, tu verras la main de Dieu opérer dans ta vie’‘, dit la chanson.

L’un des nombreux bénéfices de la croyance est aussi lié au fait que par elles nous développons des réflexes, des habitudes, des routines quotidiennes…Et la vie est belle !

Les routines et les habitudes facilitent notre vie. Elles nous permettent d ‘agir sans perdre le temps à la réflexion, sans questionner, sans douter. L’essentiel, c ‘ est donc d’agir, une fois qu’une croyance a bien été acceptée et intégrée dans notre mental. Si je crois fermement que l’argent me conduit au bonheur, je n’ai plus de questions à me poser ; j’ai juste à me plonger dans une quête effrénée de richesse pour trouver le bonheur tant recherché. Si je crois que la paix, la joie, l’amour réside dans la pratique d’une quelconque religion, je n’ai plus qu’à me livrer entièrement dans le respect et l’application stricte des règles dictées par ma religion. Et croyez-moi, ça marche !

C’est aussi ce que faisait le peuple juif. Croyant que leur salut viendrait de la mortification de l’âme, d’une certaine pureté du corps ils s‘adonnaient à cœur joie à des pratiques de purification : lavage des mains, interdictions de manger certains aliments, rituels sacrificiels etc…. D ‘ ailleurs, ces pratiques n ‘ avaient- elles pas été recommandées par Moïse au travers des 10 commandements et de ses livres sacrés ?

Celui qui obéit aux croyances se facilite donc amplement la vie. Tout comme un petit enfant est bien-aimé de sa famille quand il obéit à la lettre à ce qu’on lui commande. Il est donc qualifié d ‘enfant bon, poli et respectueux. Il reçoit même des récompenses pour cela. La société sait récompenser les personnes qui se soumettent aux lois. Elle les appelle ‘bon citoyen’, les décore et les désigne comme des modèles à suivre. La religion quant à elle qualifiera de pieux et de ‘vrai enfant de Dieu’ celui qui vient régulièrement à l’église, qui est toujours dans le jeûne et la prière et qui paye régulièrement sa dîme.

Pourtant, toutes nos croyances ne sont que des idées-reçues. Notre conception de Dieu, tant qu’elle reste attachée au dieu de la bible ou du coran, n’est qu’une idée-reçue. Notre conception sociale du bonheur, du succès ou de la richesse n’est que ‘idée reçue’ tant qu’elle ne nous conduit pas à l’intelligence, la force et la liberté.

Le dictionnaire Wikipédia donne une explication intéressante de l’idée reçue. Selon lui, c‘est une opinion, un stéréotype, un cliché qui a la particularité de s’admettre assez aisément pour diverses raisons :

  • ➢ elle est très répandue
  • ➢ elle est considérée comme déjà démontrée, comme une évidence allant de soi,
  • ➢ elle est agréable à admettre, parce qu’elle répond le plus souvent à une question complexe
  • ➢ elle aide à ne plus réfléchir et s’impose insidieusement
  • ➢ enfin, elle est aussi plaisante à admettre.Telles sont les caractéristiques principales d’une idée-reçue. Toutes nos croyances partagent elles aussi ces mêmes caractéristiques. Elles sont très répandues, elles donnent des réponses toutes-faites à des questions existentielles, difficiles et complexes que tous se posent. Surtout, elles nous évitent de réfléchir, de creuser, de chercher. C‘est pourquoi nos croyances ne sont pas remises en cause. D‘ailleurs, pourquoi les remettre en cause s‘il en a toujours été ainsi pour tous, depuis des siècles, voire des millénaires ? 
Nos religions, vues comme un ensemble de pratiques ne sont-elles pas bâties sur ces idées-reçues ? La science elle-même n‘est-elle pas bâtie sur le fondement de la croyance selon laquelle tout ce qui est scientifique est vérité ? C‘est pourquoi il est important de sortir de la croyance, pour entrer dans la foi.Vivre par la foi

La foi n’est pas qu’une croyance en un dieu ou une religion spécifique. La foi, c‘est la vie.

Très généralement, il y a une confusion entre les mots foi et croyance. On pourrait même dire que l’un est l’opposé de l’autre.

Car la foi n’est pas une idée acceptée de fait. Elle découle de l‘expérience. Là où les croyances admettent les choses comme acquises d’office et allant de soi, la foi questionne, interroge, analyse et décide pour elle-même.

Le questionnement est le début de toute démarche qui mène à la foi. Et c‘est ce qui aboutit à l‘expérimentation. Questionner, ce n ‘ est pas manque de foi, mais au contraire c’est entrer dans le processus qui mène à la foi véritable. La foi naît du doute, celui-là qui pousse à chercher et à trouver les réponses.

Les personnes qui vivent par la foi refusent de se faire une caricature d‘un dieu historique, figé, éloigné, statufié. Elles sont dans une perpétuelle remise en cause qui les pousse à croître dans leur compréhension.

Pendant que la croyance se réfugie dans l‘avenir, dans l‘espoir d’un lendemain meilleur ou d‘un paradis futur, la foi vit l‘instant présent. Elle cherche et trouve ce qu’est le bonheur, ce qu’est la vie. Le roi Salomon a été dans cette démarche tout au long de sa vie.

Pour vivre l‘instant présent, il faut sortir des règles, des dogmes et des pratiques établies par les croyances. Peu importe que ces croyances soient scientifiques, morales ou religieuses. C’est ce qui rend difficile toute démarche de foi : le refus de se conformer à l’opinion générale.

Celui qui vit par la foi est dans une quête permanente de vérité. Mais au juste, qu’est-ce que la vérité ?

Sans entrer dans un débat philosophique, je définis la vérité comme étant une découverte personnelle née d’une observation de faits et d‘une analyse rigoureuse des choses de la vie. Définit comme tel, la vérité naît uniquement d‘une expérience personnelle qui produit une certaine conviction. La vérité n’est pas biblique, scientifique ou universelle. La bible est sujette à des interprétations erronées ; la science se trompe ; toute l’humanité peut être induite dans l’erreur. Mais la vérité est avant tout personnelle.

Connaître la vérité sur Dieu, c‘est faire l’expérience personnelle d’une relation individuelle avec lui. Mais cette expérience personnelle n’a pas besoin d‘un cadre prédéfini ou d’un moment spécifique pour être vécue. Pour celui qui est attentif, elle se fait jour après jour, à chaque instant de la vie. Cette expérience est aussi différente du miracle. Le miracle est une manifestation spectaculaire du point de vue de l’humain. Mais s‘il n’est pas suivi d’une observation, et de questionnement, il demeure dans le domaine de la croyance. Au lieu de nous aider à grandir, ce miracle-là nous enferme dans les dogmes et la superficialité. C’est pourquoi, plus nous demandons les miracles, plus nous nous éloignons de la foi.

Vivre par la foi, c ‘ est exprimer une certaine particularité, c’est entrer dans la solitude. Car, la croyance est commune, générale, voire universelle. Nous croyons tous que l’intelligence c’est le fait d’emmagasiner beaucoup d’informations, qu’être riche c’est accumuler des choses matérielles, que la démocratie est le meilleur système de gouvernance, que la religion est l’unique moyen qui conduirait au paradis. Mais la foi ne voit pas les choses comme tel ; elle se démarque, se particularise, se singularise, s’isole.

La société n’aime pas les personnes qui sont seules dans leur monde, qui sortent du lot. Elle se méfie d’elles. Très souvent, elle les qualifie d’individus asocial, renfermé, bizarre. Aussi, passons-nous toute notre vie à fuir les moments de solitude.

Etre seul, c’est être un observateur. C’est observer le monde dans son activisme, dans ses luttes, dans ses ambitions, dans sa course effrénée pour le gain, dans sa recherche du paradis. Observer c’est aussi faire un constat, sans jugement, sans condamnation. De ce constat neutre, jaillit la vérité sur soi, sur le monde.

D’ailleurs, toutes les grandes découvertes découlent de l’observation. « Pourquoi la pomme tombe-t-elle sur le sol au lieu de s’envoler au ciel ? » De cette observation banale faite par Isaac Newton, naît la théorie révolutionnaire de la gravité universelle.

L’observation est utile en ce sens qu’elle suscite des questionnements qui conduisent vers la découverte. Le Maître a été dans cette observation constante. Il observait le peuple dans son obstination à porter le lourd fardeau de lois obsolètes que les leaders religieux leur imposaient. Il l’observait dans sa soif de miracles tout en sachant que ce peuple ne connaît pas le créateur. Il voyait les pharisiens se vanter d’être plus justes que les autres parce que jeûnant deux fois par semaine et payant la dîme.

Cette attitude d’observation est importante pour connaître les autres et comprendre le monde. Elle permet aussi de se découvrir soi-même. Mais il n’y a pas d’observation possible tant que nous sommes emprisonnés dans les activités du monde, agités et enfermés dans nos croyances.

Entrer dans la solitude ne consiste pas à s’enfermer. Bien au contraire, c‘est s‘ouvrir à la vie. La solitude est donc une attitude d’observation, de questionnement, de doute positif. Elle permet d’expérimenter les choses et de trouver la vérité. ‘Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai pas’. Ainsi en est-il parfois d’une démarche de foi.

On reproche bien à Thomas de n‘avoir pas cru tout de suite à ce que les autres lui avaient raconté. Mais de son expérience, Thomas sort affermi, mature, et plus au contact de la vérité. Les autres ont vu le Christ ressuscité, lui l’a vécu, l’a senti, l’a touché du doigt.

L’observation qui mène à la foi

L’observation conduit à une meilleure connaissance de soi. Marcher dans la foi, c’est savoir s’observer soi-même pour sortir de l’ignorance.

Les croyances nous maintiennent dans de fausses convictions par lesquelles nous pensons que nous sommes fils du créateur, que nous sommes créés à son image, que nous sommes plus justes que les autres, que nous méritons le paradis et les autres, le feu de l’enfer.

Mais celui qui sait s’observer sait qu’il n’est pas différent du reste de l’humanité. Peu importe qu’il soit noir ou blanc, riche ou pauvre, croyant ou athée. La différence entre l’homme de couleur et l’homme blanc semble être frappante. De même, celle entre le riche et le pauvre. Ce sont des caractéristiques qui se voient à l’œil nu. Pourtant, ces différences ne sont qu’apparences. Dans les faits, l’humanité est ‘un’ ; ‘un’ dans son origine, dans son égo, dans ses convoitises, dans ses peurs, dans sa dépendance vis-à-vis de la nature.

Tous tirés de la poussière, nous sommes tous sous l’influence de l’univers. D’où nous vient alors cette fausse idée de différence ? Simplement de la méconnaissance de soi. Parce que je ne me connais pas, je crois être différent des autres. Pourtant, l’autre est le reflet de ce que je suis et vis-versa.

Il y’a aujourd’hui tout un ensemble de techniques disponibles et censées aider les individus à mieux se connaître. Parmi ces techniques, la méditation tient une place importante.

La méditation se définit comme un ensemble de procédés qui permettent à l’individu de se concentrer, de s’isoler du monde pour découvrir la vérité sur son être intérieur. Les techniques enseignées peuvent être à la fois simples et complexes, voire difficiles à pratiquer. Elles nécessitent beaucoup de volonté et de discipline pour atteindre quelques résultats attendus.

En réalité, se connaître ne va pas de soi. C’est pourquoi nous sommes une grande majorité de personnes plongées dans l’ignorance de nous-mêmes et du monde. Mais, pour se connaître, nous n’aurons pas besoin d’utiliser toutes ces techniques de méditation ou faire du yoga. D’ailleurs, ces pratiques nous enferment dans d’autres types de croyances. Ce que nous pouvons faire, c’est juste nous observer au travers de nos œuvres.

Nous avons une idée caricaturale de ce que constitue une œuvre. L’œuvre n’est pas un fait spécifique, passager ou même routinier. L’œuvre, ce n’est pas m’accoutumer en apparence à une loi, une règle ou un commandement. L’œuvre, c’est ce qui émane de moi, c’est ce que je suis.

Tout comme un bâtiment construit permet de découvrir celui qui en est le concepteur, son savoir-faire et sa personnalité, les œuvres traduisent notre vie, notre identité, notre être. Par mes œuvres, celles qui sont visibles et celles que je cache aux autres, je peux réellement savoir qui je suis et assumer mon identité. Sans faux-fuyant.

Une prière efficace est même le fruit d’une observation responsable, sincère et franche de soi-même: ‘’Ô Dieu, sois apaisé envers moi qui ne suis qu’un pécheur’’. Mais une prière religieuse égrène des actions (je paye mes dîmes, je jeûne deux fois par semaine) et se base sur la prétention d’être soi-même juste, fils du créateur et différent des autres.

Le messie demandait aux leaders religieux juifs et au peuple d’apprendre à mieux se connaître en s’observant au travers de leurs propres œuvres, de ce qui sortait d’eux : leurs peurs, leur jalousie, leur attachement aux œuvres mortes de la loi, leur cupidité, leur haine contre la vérité. Observant tout ceci, il leur disait : ‘’Votre père, c’est le diable’’.

Aujourd’hui, je m’observe de plus en plus. Et plus je le fais, plus je vois la cupidité, la jalousie, l’envie et la peur qui caractérisent ma vie. Je commence alors à me poser cette question : Où est donc passée l’identité du créateur que je suis censé revêtir. Ne m’a-t-on pas dit que j’ai été créé à l’image du créateur ? Mais où est-elle cette identité divine ? Quand enfin doit-elle se manifester ?

C’est en se posant ces questions, que nous commençons à sortir des formules, des croyances toutes faites, et des lois qui ne produisent que des œuvres mortes en nous. C’est aussi là que nous commençons à vivre par la foi. Et vivre par la foi, c’est entrer dans la Vie.

 

Article écrit par Romuald Kamoré de  www.life-magazine.net

Ses publications sont téléchargeables sur slideshare: https://fr.slideshare.net/romualdkabore3

 

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